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Pour mieux comprendre la population du Sri Lanka dont les origines ethniques sont très variées, il est important de parler de l'histoire de cette île de l'océan indien. Il se dit que l'île a toujours été peuplée par l'homme. Au cours des 2500 dernières années, elle a été la terre d'adoption de différents peuples qui s'y sont installés. C'est ce mélange d'origines qui compose la population que tu rencontreras pendant ton voyage.
Bien entendu, tous ces groupes se sont mélangés et les métissages sont nombreux même si l'appartenance communautaire se fait ressentir dans différentes régions du pays. Voici les différentes ethnies du Sri Lanka.
Les Veddas : Les premiers sri lankais
Initialement, une communauté de chasseurs cueilleurs vivait dans les forêts qui recouvraient la grande majorité du territoire. Ce sont les Veddas. Vedda signifie "le peuple primitif", les premiers habitants. Eux préfèrent se nommer les hommes de la jungle : "Wanniyala-Aetto". Aujourd'hui, quelques petites communautés de Veddas subsistent dans des réserves mises en place par le gouvernement. Ils vivent entre leurs traditions et l'accès à la modernité, et quelques programmes de tourisme leurs permettent de financer la communauté. Aujourd'hui, on parle de quelques centaines de Veddas, pas plus. Bien entendu, ils ne sont plus chasseurs cueilleurs mais vivent à l'écart des villes et villages. Ils ne perpétuent leurs traditions que dans le but de se mettre en scène pour conserver cet héritage qui vient de leurs ancêtres.
Les Cinghalais : Les sri lankais majoritaires
Vers 500 avant notre ère, des groupes venus du nord de l'Inde ont migré vers l'île, apportant avec eux l'économie agricole qui est toujours dominante aujourd'hui. L'histoire dit qu'ils sont les descendants du prince Vijaya, ce sont les cinghalais. De nos jours, ils représentent environ 75% des 23 millions de Sri Lankais.
Ils ont leur propre langue et leur propre alphabet, reconnaissable par ses formes très arrondies. Voici à quoi il ressemble : ආයුබෝවන්. Ce mot, c'est Ayubowan qui signifie "longue vie" et qui est une formule de politesse utilisée pour dire bonjour. Pour en savoir plus sur la langue locale, n'hésite pas à consulter mon article initiation au cinghalais avec un lexique de voyage à télécharger.
Même s'il est important de distinguer et de différencier les origines ethniques de la religion, on peut affirmer que les cinghalais sont bouddhistes pour leur plus grand nombre et composent la majorité de l'île.
Les Tamouls
Dès la préhistoire, un flux constant de migration du Sud de l'Inde vers le Sri Lanka existait. Le peuple tamoul a apporté avec lui son identité, composée d'une langue, d'un alphabet et de croyance (l'hindouisme). Les tamouls descendants de ces migrations sont autour de 13% des sri lankais, et vivent principalement au Nord et à l'Est du pays. Il est impossible de préciser qui des cinghalais ou des tamouls sont arrivés en premier, il est certain qu'ils cohabitent depuis plus de 2500 ans.
Historiquement, ils ont toujours conservé des liens étroits avec leurs "cousins" de l'état indien du Tamil-Nadu et sont attachés à ce qui les différencie des cinghalais majoritaires. D'ailleurs, tout comme le cinghalais et l'anglais, le tamoul est une des trois langues officielles du Sri Lanka. L'alphabet tamoul se reconnaît assez facilement, les traits sont plus rectilignes que le cinghalais : வணக்கம். Pour info, ce mot est Vanakkam, bonjour en tamoul. Si tu veux apprendre quelques mots de tamoul, consulte cet article.
Les Tamouls arrivés sous les colonies britanniques
Les autres tamouls que je vais te présenter ici sont à différencier du groupe ethnique mentionné ci-dessus. Eux n'avaient pas d'ancêtres sur l'île, ils ont immigré ici à l'époque des colonies britanniques au XIXe siècle pour travailler dans les plantations des hauts plateaux du centre. D'abord dans des plantations de café, avant que le thé ne remplace les plants de café disséminés par une maladie. Ces tamouls ont été encouragé à rejoindre le Sri Lanka, leur savoir faire agricole et leur mode de vie faisant d'eux une main d'œuvre pas chère et qualifiée. Aujourd'hui, leurs descendants forment un peu moins de 6% des sri lankais. Si tu as pour projet de traverser la région montagneuse pour parcourir ces superbes paysages formés par la plantation de thé, c'est ici que tu les rencontreras.
Parce qu'ils vivaient dans les plantations, séparés des autres groupes, y compris des Tamouls sri-lankais, les Tamouls indiens ne sont pas devenus partie intégrante de la société et ont été longtemps considérés comme des étrangers.
Les Maures
Réputée pour la qualité de ses épices et autres denrées précieuses, l'île a toujours été un endroit stratégique pour le commerce. C'est entre le VIIIe et XVe siècle que des arabes se sont installés dans le sud de l'Inde et au Sri Lanka, à la recherche d'opportunités commerciales pendant la période coloniale. Ils ont adopté la langue tamoule qui était la langue commune du commerce dans l'océan Indien et ont apporté avec eux l'islam. Ils se sont installés ici de façon permanente.
Les Maures sri-lankais vivaient principalement sur les côtes, mais ils ont souffert de persécutions sous la colonisation portugaise, période à laquelle de nombreux maures ont déménagé dans les hauts plateaux du centre (où vivent leurs descendants aujourd'hui). Ils représentent près de 8% des sri lankais.
Les Burghers : Descendants des colons européens
Ils sont le plus petit groupe ethnique de l'île, avec 0,3% des sri lankais. Il y a peu de chance que tu en rencontres. Le terme Burgher a été appliqué sous la période de domination néerlandaise aux ressortissants européens vivant au Sri Lanka. Par extension, il en est venu à désigner tout résident dont les ancêtres étaient venus d'Europe. Fiers de leurs origines, les Burghers sont restés éloignés des habitants de l'île et vivent dans des zones urbaines. Ils ont longtemps occupé les meilleurs postes éducatifs et administratifs coloniaux et sont généralement restés chrétiens. Depuis l'indépendance du Sri Lanka, la communauté Burgher a énormément perdu de son influence.
Les Kaffirs : Descendants des esclaves africains
Les Kaffirs (ou Cafres en français) sont des descendants d’Africains. Ils ont été amenés au Sri Lanka comme source de main-d'œuvre dès le IXe siècle par les marchands arabes. D’autres sont ensuite arrivés, à l’époque coloniale entre le XVIe et XIXe, par la traite négrière conduite par les Portugais.
Les Portugais, les Néerlandais puis les Britanniques utilisaient les Kaffirs au sein de leurs forces navales et pour le travail domestique. Quand Les colonialistes hollandais sont arrivés vers 1600, les Cafres travaillaient dans des plantations de cannelle le long de la côte sud et certains s’étaient installés autour de Kandy. Des recherches suggèrent que les esclaves Kaffirs étaient employés comme soldats pour lutter contre les rois sri-lankais.
Les descendants des esclaves affranchis constituent aujourd’hui encore une communauté distincte et se trouvent principalement dans les anciens territoires occupés par les colons portugais, près de Puttalam (dans la Province du Nord-Ouest) mais aussi dans des régions telles que Trincomalee, Batticaloa et Negombo. Leur nombre ne cesse de chuter, on estime à moins de 1000 individus cette communauté.
