Les souvenirs à ramener du Sri Lanka
mai 8, 2024Les moines sont au cœur de la vie locale
Les moines bouddhistes ont une grande importance et sont très respectés par la population. Les gens se prosternent devant eux en s'abaissant au niveau de leurs pieds. Dans les bus et trains, ils ont toujours une place réservée près de l’entrée. Tu la remarqueras avec l'indication "for clergy". Tu peux t'y asseoir mais si un religieux arrive, tu devras impérativement libérer la place.
La couleur safran de leur robe correspond à la couleur d’une feuille qui devient orange avant de mourir et de se détacher de son arbre. Elle symbolise l'importance de la vie tout en n'accordant aucune valeur à la mort : "Ma vie a été remplie, si demain la mort frappe à ma porte je suis prêt." Leur robe est composée de 4 étoffes cousues entre elles, la rendant sans valeur.
Les samaneras, des jeunes moines à l'école de la spiritualité
Quand un Sri Lankais rejoint le sangha (communauté monastique), la première étape de son enseignement est de devenir samanera (acolyte). Il doit respecter 10 règles fondamentales : ne pas tuer, voler, mentir, s’enivrer, avoir des relations sexuelles, se nourrir entre 5h et midi, s’asseoir dans un siège trop confortable, danser, utiliser des parfums et posséder de l’argent. Il n’y a pas d’âge minimum pour intégrer le sangha mais le consentement des parents est obligatoire pour les mineurs.
Leur enseignement ne se résume pas qu'à la doctrine du Bouddha, ils étudient les mathématiques, les langues étrangères et suivent des leçons que l'on peut comparer à un programme scolaire classique. Aussi, ils restent des enfants et aiment jouer et rire. Je me souviens d'une matinée où je retrouvais des samaneras dans une école de Weligama au Sud de l'île. J'allais leurs apprendre quelques mots d'anglais avec leur professeur à chacun de mes passages. Après les avoir photographié, timidement ils m'ont demandé s'ils pouvaient, eux aussi, utiliser mes appareils. Ils étaient curieux, rieurs, leurs yeux scintillaient... Tout simplement des enfants avides de découverte.
Un long chemin pour devenir moine
Si le samanera veut poursuivre et devenir upasampada (moine ordonné), il doit attendre d’avoir l’âge de 20 ans. Upasampada signifie littéralement "s’approcher de la tradition ascétique". Il se soumet à de nouvelles règles très strictes dont la transgression entraîne la démission (comme simuler les étapes de l’Illumination par exemple). Après avoir entrepris l’upasampada, le samanera devient bhikkhu (moine).
Ceux qui ont au moins 10 ans depuis leur upasampada reçoivent le terme honorifique thero à la fin de leur prénom monastique. Thero signifie littéralement « aîné ». Ensuite, ils deviennent mahathero (le préfixe maha signifiant « grand »), désignant les moines âgés et vénérables, considérés comme ayant atteint un niveau de développement spirituel plus élevé.
Leur quotidien est rythmé par les prières et pujas (cérémonies), mais chacun choisit sa manière de vivre son ordination. Je vais prendre l'exemple de deux amis moines qui ont le même chemin de vie, mais sont totalement différents l’un de l’autre. Et c’est assez surprenant. Jeunes enfants, dans le civil, ils étaient amis avant de faire le choix à l’adolescence de rejoindre le sangha. L'un des deux est devenu second moine de Mihintale, il est l’un des responsables du monastère. Il enseigne quotidiennement dans les écoles voisines et participe activement à la vie sociale locale. L'autre, quant à lui, est fasciné par la quête de l’Éveil tel le Bouddha. Il n’est pas rare qu’il se rende dans la forêt pendant une semaine complète pour méditer, qu’il relise “la Bible” ou “le livre de la Voie et de la Vertu” de Lao Tseu : Des écrits de prophètes utiles à sa recherche de libération intérieure...
Ata-pirikara : L'offrande pour les moines
Au Sri Lanka, les habitants font régulièrement des offrandes au monastère de leur communauté. Ce sont « les huit éléments monastiques » : la coupe en aumône, les trois robes, la ceinture, le rasoir, la passoire d’eau et l’aiguille à coudre. C’est ce qu’on appelle ata-pirikara. Comme il s’agit d’un article coûteux et difficile à offrir à tous les moines, l’ata-pirikara est offert au moine en chef avec d’autres articles tels que livres, serviettes, taies d’oreiller, parapluies, etc. qui se charge ensuite de les redistribuer aux autres moines en fonction de leurs besoins.
Si tu as prévu de visiter un monastère pendant ton voyage, essaye d'acheter un ata-pirikara dans l'un des nombreux magasins bouddhistes que tu verras. Tu pourras l'offrir lors de ta visite du temple et, je n'en doute pas, vivras un instant magique hors du temps...